Une entreprise japonaise, Nichifutso Shoji, vient d’acquérir le Clos de la Martinière, en Anjou, une première pour ce vignoble. Le projet : produire des vins bio et naturels.
Le Clos de la Martinière est un petit domaine niché à Coutures, près de Brissac-Quincé et d’Angers (Vallée de la Loire) , englobant 11 hectares de terres, dont 4 hectares de vignes, principalement du cabernet franc.
Jusqu’ici exploitée par Xavier Caillard, vigneron naturel réputé (Jardins d’Esmeralda), la Martinière a été rachetée en juin 2018 par une entreprise familiale japonaise, Nichifutso Shoji, leader dans l’importation de produits haut de gamme (matières premières, équipements, savoir-faire) de boulangerie et pâtisserie française. Les liens entre la France et la famille Tsutui ont démarré il y a cinquante ans, par l’introduction de la baguette française au Japon.
L’entreprise importe également EuroCaves, mais aussi des vins français. Et maintenant, elle s’apprête à en produire. Mais pas n’importe quel type de vin : du vin dit "naturel", bio et sans intrant pendant la vinification.
LE VIN NATUREL AU JAPON, "UNE NICHE EN CROISSANCE FORTE"
Audacieux en apparence, ce choix est au contraire "stratégique" pour l’entreprise : "Le vin naturel est une tendance forte au Japon, c’est une niche mais en croissance forte, et nous n’avons aucune incertitude sur les débouchés", explique Stéphane Le Saouter, dirigeant de l’antenne française de la société.
C’est aussi et surtout le choix d’une famille amoureuse de la France et de sa culture gastronomique. L’entreprise a cherché pendant un an, en Anjou mais aussi en Côtes du Rhône, le domaine sur lequel investir, jusqu’à trouver la Martinière.
L’équipe prévoit de planter 2 hectares de vignes supplémentaires dès que possible, du chenin, pour arriver à 6 hectares, et un rendement moyen de 35 hectolitres par hectare. Une partie des vins produits sera exportée au Japon, mais le domaine prévoit aussi de la vente en France. Dans tous les cas, aucun vin ne sera présenté avant deux ou trois ans.
Le responsable du domaine est Adrien Vaillant, qui travaillait jusque-là au domaine Les Grandes Vignes, en biodynamie. Il aura à ses côtés Kaya Tsutui, jeune homme de 24 ans et neveu du dirigeant de Nichifutso Shoji, en apprentissage du métier. La nouvelle de l’arrivée d’un investisseur japonais à Coutures semble avoir été bien accueillie dans la région.
source : RVF