dimanche 25 avril 2021

Bordeaux : Marie Lefévère (Château Sansonnet) rachète le Château Villemaurine (grand cru classé de Saint Emilion) à Justin Onclin

Arrivé de sa Belgique natale au début des années 1980, Justin Onclin a réussi à se faire une place de choix sur la place bordelaise. "Depuis 1982, j’ai pris un immense plaisir à distribuer ces superbes produits que sont les vins de Bordeaux, d’abord au sein de la maison Sovex Grands Châteaux, puis par mes fonctions dans le groupe Ballande France", se souvient Justin Onclin. Une passion pour les grands vins qui va prendre une nouvelle dimension en 2002 avec l’achat à titre personnel du Château Branas Grand-Poujeaux, dans le Médoc, puis en 2005 du Château Villemaurine, grand cru classé de Saint-Emilion. "Je me suis passionné pour la production de grands vins identitaires de leur terroir", reconnaît-il.

Pendant près de vingt ans, Justin Onclin va s’attacher à redonner leur lustre aux propriétés. C’est ainsi qu’en 2020, le rachat avec Hindrik Gommer, homme d’affaires néerlandais et amoureux du vin, de 5,2 hectares de Granins Grand Poujeaux permet au domaine du Médoc d’atteindre une taille critique et d’intégrer des parcelles de choix dans l’assemblage du vin de Branas Grand-Poujeaux.

Aujourd’hui, c’est une page qui se tourne pour Justin Onclin. Soucieux de régler sa succession, il a vendu le Château Villemaurine à Marie Lefévère, également propriétaire du Château Sansonnet, à Saint-Emilion et ne garde qu’une part minoritaire dans Branas Grand-Poujeaux. Quant à Cynthia Capelaere, la jeune et dynamique directrice des deux propriétés, elle va rejoindre dès le mois de mai le Château du Tertre, à Margaux, récemment acquis par une compagnie d’assurance et exploité par la famille Helfrich, à la tête du groupe Grands Chais de France. Aucune nostalgie pourtant chez Justin Onclin qui entend passer une grande partie de son temps à Bordeaux pour s’occuper de ses quatre petits-enfants.

source : lefigaro.fr

Villemaurine


Bordeaux : le Château Beauséjour héritiers Dufau-Lagarosse (Saint-Emilion - 1er grand cru classé B) racheté par Joséphine Dufau-Lagarosse et Prisca Courtin-Clarins en charge de Famille C (holding de la famille Courtin

La SAFER espère clore la polémique naissante avec la sélection d’une jeune agricultrice issue d’une branche minoritaire des propriétaires du château Beauséjour héritiers Duffau-Lagarrosse.

Nouveau rebondissement dans la série des grands crus clashés à Saint-Émilion. Réuni ce 7 avril, le conseil d’administration aquitain de la Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural (SAFER) acte la vente du disputé château Beauséjour héritiers Duffau-Lagarrosse (6,75 hectares de premier grand cru classé B). La candidature qui remporte la mise est finalement celle de l’ingénieure agronome et œnologue Joséphine Duffau-Lagarrosse (30 ans, la fille de l’actuel co-gérant*, Vincent Duffau Lagarosse), soutenue financièrement par la famille Courtin (à la tête des cosmétiques Clarins, dont c’est le premier projet viticole).

Dans un communiqué inhabituel (mais répondant à une polémique naissante), la SAFER défend une décision « qui favorise à la fois l’installation d’une jeune agricultrice et la pérennité d’une exploitation viticole ». Jouant la transparence, la SAFER indique que son appel d’offre pour racheter la propriété à 75 millions € a recueilli quatre candidatures. Si celle de Stéphanie de Boüard-Rivoal (co-propriétaire et PDG du château Angélus, 27 ha de premier grand cru classé A) avait l’avantage lors du comité technique du 18 mars, la réunion du 7 avril a privilégié celle de Joséphine Duffau-Lagarrosse et de la famille Courtin. La SAFER indiquant « soutenir un projet d’agriculture durable respectueux de la biodiversité » et « maintenir le lien historique entre cette exploitation viticole et l’un des membres de la famille Duffau-Lagarrosse ».

Huitième génération

Joséphine Duffau-Lagarrosse sera en effet la représentante de la huitième génération familiale à piloter le domaine (la propriété appartenant à la famille depuis 1847). N’ayant pas présenté de projet de reprise lorsque les 32 actionnaires familiaux ont décidé de vendre la propriété, l’ingénieure agronome et œnologue de Bordeaux a réussi à trouver un investisseur lui permettant de monter un dossier d’installation. De quoi faire grincer des dents pour un autre dossier candidat : celui de la famille Cuvelier (propriétaire du clos Fourtet, 20 ha de premier grand cru classé B).

Initialement choisi le 7 novembre 2020 par 92 % des propriétaires du château Beauséjour héritiers Duffau-Lagarrosse, le projet de la famille Cuvelier était d’installer un Jeune Agriculteur, Grégoire Pernot du Breuil. La famille Cuvelier n’a pu être contactée pour réagir, mais ne cachait pas son incompréhension cette fin mars face au processus d’appel d’offres de la SAFER, remettant en cause leur « victoire à la loyale » pour la reprise du domaine.

"5 contentieux annuels"

Semblant prévenir toute velléité de poursuite judiciaire, la SAFER précise dans son communiqué qu’elle « analyse en moyenne 3 500 candidatures par an pour retenir finalement 1 800 projets. Ces arbitrages parfois difficiles ne génèrent en moyenne que 5 contentieux annuels dont la très grande majorité se solde à l’avantage de la Safer. »

* : Joséphine Duffau-Lagarrosse ne travaille pas pour le domaine familial, mais est la directrice technique du château les Grands Chênes (Haut-Médoc, groupe Bernard Magrez).

Mise à jour du 9 avril

Dans un communiqué du 9 avril, les candidats ayant remporté la vente font état de leur satisfaction. « Ce projet d’investissement [...] est cohérent avec nos valeurs de recherche de l’excellence, de maintien d’une identité et d’une marque familiale, mais aussi de préservation de l’environnement. Nous allons réaliser les investissements nécessaires à une meilleure valorisation encore de ce terroir exceptionnel. Notre projet est un projet durable, responsable, porté par une vision de long terme » indique Prisca Courtin-Clarins, en charge de la diversification au sein de la holding famille C.

source : vitisphere.com


Château Beauséjour Duffau-Lagarrosse

Bordeaux : Gérard Jicquel (Beautiful Life Hotels) rachète le Château d’Agassac (Haut-Médoc)

Déjà propriétaire depuis 2019 du château Fourcas Dupré (AOC Listrac), l’entrepreneur breton Gérard Jicquel acquiert le château d’Agassac, un cru bourgeois exceptionnel.

Gérard Jicquel ne perd pas de temps. Il vient d’acquérir le Château d’Agassac, superbe propriété promue « crue bourgeois exceptionnel » au classement de 2020. Fortune faite dans le secteur des services, cet entrepreneur breton avait fait une entrée remarquée dans le Médoc en achetant en juillet 2019 Fourcas-Dupré ; un château de 47 ha (AOC LIstrac), bien situé le long de la Route des châteaux et qui se lance dans de lourds travaux, tant au niveau technique que pour booster l’accueil du public.

Moins de deux ans après, c’est donc d’Agassac, situé à Ludon-Médoc, qui est sa deuxième prise, et sûrement pas la dernière. Un château de 45 ha en production (AOC Haut-Médoc), avec un parc de 17 ha. Le vendeur est Groupama, qui en était propriétaire depuis 1996. À noter que c’est la deuxième société d’assurance à se désengager du vignoble médocain en quelques mois, après la vente du Château Dauzac (AOC Margaux) par la MAIF.

Œnotourisme

Fourcas Dupré et d’Agassac boxent dans la même catégorie : des premiers vins entre 14 et 20 euros la bouteille, et des politiques commerciales qui ont besoin d’être consolidées. Lucas Leclercq, déjà à la direction du premier château, et qui prend la tête de l’ensemble, s’en explique :. « Au-delà des premiers vins, nous devons mieux valoriser les seconds, qui peuvent totaliser 30 à 40 % des volumes. Par exemple en créant des marques propres plus attrayantes, ou en déclinant une gamme ». Pour cela, il faut des volumes significatifs, et c’est le cas avec les 500 000 bouteilles qu’il doit désormais vendre. Une stratégie qui pourrait attirer l’attention des négociants bordelais, alors que le vignoble girondin est en crise.

Après le commerce, une autre synergie est espérée au niveau oenotouristique. Agassac a déjà une réputation en la matière, et les deux châteaux (distants de 20 km) veulent à terme accueillir 20 000 visiteurs par an. C’est d’ailleurs la branche tourisme (Beautiful Life Hotels) des activités de Gérard Jicquel qui réalise l’acquisition d’Agassac. Cette branche possède une dizaine d’hôtels dans l’ouest du pays.

Source : sudouest.fr