vendredi 17 mai 2024

Côtes du Rhône : la Cave de Gigondas fusionne avec la Coopérative Agricole Provence Languedoc

La Cave de Gigondas fusionne avec la CAPL. La Coopérative Agricole Provence Languedoc s’investit une fois de plus dans le vin après la reprise en décembre 2020 de la cave voisine du Gravillas à Sablet. Le groupe coopératif, fort de 12 000 adhérents (150 M€ de CA), y a injecté 2 M€ en trésorerie et 2,2 M€ en investissement. Christophe Esclangon, directeur de la Cave de Gigondas (6 M€ de CA) depuis avril 2017, prend la tête de l’ensemble du pôle vins de la CAPL, avec pour mission d’accroître la rémunération des viticulteurs adhérents. Grâce au rapprochement des deux entités, le groupe coopératif propose désormais l’ensemble des crus de la vallée du Rhône méridionale. Leur commercialisation s’effectuera sous les marques Gravillas et Gigondas. Christophe Esclangon aura également pour mission de développer le sourcing, en gigondas notamment, pour répondre à l’attente de ses clients : les circuits traditionnels, les grandes maisons de négoce locales (Gabriel Meffre, Pierre Amadieu…), la structure commerciale Rhône Rive Gauche (13% des ventes de la Cave de Gigondas) et l’export (27% des ventes de la Cave de Gigondas). La CAPL n’aura pas à investir. Depuis 2021, la Cave de Gigondas a entièrement financé pour 3,2 M€ , un nouveau chai de 800 m2 destiné au bio et un système de refroidissement par échangeur tubulaire pour la réception de la vendange.





dimanche 5 mai 2024

Provence : Sainte Marguerite, copropriété de la famille Fayard et du groupe Pernod Ricard, rachète Terres de Ravel (280ha)

La famille Fayard et le groupe Pernod-Ricard, copropriétaires du domaine viticole de La Londe-les-Maures, viennent de confirmer un accord avec leur voisin Terres de Ravel pour le rachat de 280 hectares de vigne. Ce qui amènerait le vignoble de Sainte-Marguerite à quelque 540 hectares.

Le vignoble Terres de Ravel regroupe quatre propriétés viticoles à Pierrefeu-du-Var, les châteaux Montaud, L'Oasis, Guiranne et Garamache. Un vaste et précieux parcellaire dans cette zone très disputée de l'appellation des côtes de provence.

Et c'est sur une partie de ce petit trésor que leur voisin du château Sainte-Marguerite viendrait de mettre la main. Dans un communiqué, le domaine, propriété majoritaire du groupe Pernod-Ricard, annonce avoir signer un accord avec la famille Ravel pour racheter 280 hectares du vignoble des Terres de Ravel. Dans le détail, Sainte-Marguerite va intégrer "Montaud, Guiranne, Fenouillet et Beaulieu, ainsi que toutes les marques et bâtiments associés à ces lieux", précise le groupe Pernod-Ricard.

Sous l'égide de la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural), vingt autres hectares de Terres de Ravel reviendront à plusieurs jeunes viticulteurs du secteur.

Cette acquisition fera de Sainte-Marguerite l'un des poids lourds des côtes de provence, appellation en pleine mutation avec l'arrivée d'acteurs comme le groupe de luxe LVMH qui y possède désormais Galoupet et une majorité des châteaux d'Esclans et Minuty.

Dans cette guerre du rosé, et malgré un tassement réel des commercialisations dans cette couleur ces trois dernières années, Sainte-Marguerite parie donc sur l'avenir en élevant son vignoble à près de 550 hectares.

Outre le géant français des vins et spiritueux et ses capacités financières, on retrouve là à la manœuvre la famille Fayard, créatrice du château Sainte-Marguerite dans les années 70 et toujours copropriétaire avec une minorité de blocage sur les affaires du domaine.

L'ambition de Sainte-Marguerite est de "continuer à garantir la qualité des vins" dans un terroir que les Fayard maîtrisent parfaitement, "doubler la capacité de production" et donc mieux rentabiliser l'outil de vinification flambant neuf mis en service à Sainte-Marguerite depuis 2020. Tout en pariant sur "un développement croissant, en France et à l'international", des ventes de côtes de provence.

Les parcelles de Terres de Ravel rachetées par Sainte-Marguerite sont en cours de conversion à la viticulture biologique, quand les vignes de Sainte-Marguerite sont certifiées bio depuis 2003.

La vente devrait être effective "dans le courant de l'été", précise Sainte-Marguerite, pour un montant qui n'a pas été communiqué.

source : La Provence



Provence : un coup américano-canadien, Carolyn et Stan Sheetz, rachète le Château Romanin (Baux-de-Provence)

Un nouveau chapitre s’ouvre pour le château Romanin en Baux-de-Provence. Brigitte San Quirce, la fille du couple emblématique Anne-Marie et Jean-Louis Charmoulüe, vient de le vendre à un couple américano-canadien, Carolyn et Stan Sheetz.  

Elle est chirurgienne, lui dirige le groupe éponyme Sheetz, une chaîne de 600 magasins alimentaires – tabacs-stations services (les dépanneurs) – implantée depuis les années 80 aux Etats-Unis. Stan Sheetz est à la tête du conseil d’administration de ce groupe entré depuis 10 ans dans le Top 100 du classement Fortunes des meilleures entreprises américaines (à la 60ème place en 2024). Les Sheetz sont déjà propriétaires d’un Mas à Saint-Etienne-du-Grès (13) entouré d’oliviers à 20 minutes de Romanin et séjournent souvent dans le Sud de la France. Ils sont de grands amateurs de vins français et de grands rouges italiens. Le château Romanin, créé par le banquier Jean-Pierre Peyraud en 1988, avait vu se succéder dans ses vignes de nombreux talents tels Jean-Pierre Perrin, Olga Raffault, Jacques Puisais, André Parcé, Jean-André Charrial, avant de séduire en 2006 les Charloulüe qui venaient de vendre aux frères Bouygues le château Montrose, second cru classé de Saint-Estèphe. Après leur décès en 2018 pour Jean-Louis, 2021 pour Anne-Marie, c’est leur fille qui avait repris les rênes du château.

Du mourvèdre pour les grands rouges

Romanin s’était doté en 1992 d’un magnifique chai cathédrale semi-enterré creusé dans la falaise des Alpilles sous les ruines du château du XIIIe siècle.

Le domaine de plus de 230 hectares compte 58 hectares de vignes, depuis longtemps travaillés en bio et en biodynamie (certifié Demeter), mais également 4,5 hectares d’oliviers et un peu plus d’un hectare d’amandiers. Il produit, selon les années, entre 140 et 180 000 bouteilles par an, à 50 % rouges, 35 % rosés et 15% blancs. « Nous élaborons aujourd’hui un peu plus de rouges et de blancs qu’il y a dix ans, commente Théo Buravand, directeur technique et commercial. Le 2023 n’était pas évident a priori avec beaucoup de pluies au printemps mais au final, nous avons eu une très belle récolte, en qualité comme en quantité et enregistré la plus grosse en volume depuis 2015. Nous allons même faire du Cœur, la cuvée la plus haut de gamme du domaine, élaborée seulement les très grandes années (pour les dernières, 2012, 2016, 2019) ».

Des investissements importants avaient déjà été faits au chai. « Les Sheetz envisagent de planter plus de mourvèdre pour augmenter la part des grands rouges, même s’ils apprécient aussi les rosés et les blancs du domaine », ajoute Théo Buravand. Romanin devrait par ailleurs augmenter ses ventes outre-Atlantique. Actuellement, la part de l’export ne dépasse pas 10 %, principalement dans les pays voisins (Grande-Bretagne, Benelux, Pays-Bas, Suisse, Italie, Allemagne…). 40 % sont vendus au caveau, 25 à 30 % dans le CHR local, 25 % dans le CHR France. Brigitte San Quirce, qui habitait au Mas depuis 2019, devrait partir vivre en famille en Basse-Normandie.

source : Terre de Vins



Bordeaux : le Château de Malle racheté par Clémence, Luc et Xavier Planty

Propriété en déshérence, le château de Malle peut espérer se relancer avec ses nouveaux propriétaires, Luc et Clémence Planty, connaisseurs des grands crus classés de Sauternes pour avoir piloté le château Guiraud encore récemment.

Est-ce le réveil d’une belle endormie qui sonne dans le Sud Gironde ? Grand cru classé en 1855 à Sauternes, le château de Malle ouvre un nouveau chapitre de son histoire avec l’arrivée du couple Luc et Clémence Planty à sa direction (accompagné par Jérôme Planty à sa présidence). Annoncée dans un communiqué ce jeudi 4 avril, leur prise de participation, en association avec d’autres actionnaires, doit aboutir à la réouverture du château, monument historique depuis 80 ans, et à la redynamisation du vignoble, qui est appelé à se convertir à la bio sur ses 38 hectares en AOC Graves et Sauternes. Une transition qui ne fait pas peur à Luc et Clémence Planty, qui ont fait leurs armes au château Guiraud, le premier des premiers grands crus classés en 1855 à s’être converti à la bio (en 2011).

Luc Planty avait quitté l’été 2022 le château Guiraud qu’il dirigeait alors, après la cession fin 2021 des parts de son père Xavier Planty et la reprise du domaine par l’entrepreneur Matthieu Gufflet. Passant à un autre cru classé, Luc Planty affirme dans le communiqué vouloir « vivre et se réjouir » au château de Malle où les défis sont nombreux pour remettre d’aplomb une propriété où les bâtiments et les vignes partent en friche. Reste une propriété à potentiel. « L'impression générale qui se dégage du lieu est singulière. Il vibre d'une manière unique et incarne l'art de vivre à la française. Les intérieurs de la grande demeure offrent un plongeon impressionnant dans un passé varié et démultiplié, variant les styles et les époques. Les visiteurs pourront en profiter de nouveau dans un avenir très proche » promet un communiqué souhaitant ajouter une nouvelle corde à l’arc œnotouristique du rebond de Sauternes.

Avec la renaissance d’un grand cru et de son château, doté de « ses 6 hectares de jardin d’inspiration florentine, ornés de statues ». Des titans ne seront pas de trop pour réveiller cette belle endormie.

source : Vitisphère