La deuxième maison de champagne sort du partenariat avec le groupe Castel dans le rosé.
Vranken-Pommery Monopole, la deuxième maison de champagne avec un chiffre d'affaires de 262 millions d'euros, a décidé de mettre un terme à son partenariat à 50-50 avec le groupe Castel. Le champenois cède en effet ses parts dans Listel à Pierre Castel pour un montant qu'il refuse de communiquer.
Annoncé tambour battant en 2013, la création de la coentreprise Listel SA devait servir de très grandes ambitions dans le secteur du rosé. Vranken pensait booster sa production de l'usine de Villeroy (Hérault) de 33 à 40 millions de bouteilles de rosé en trois ans en s'appuyant sur le réseau de distribution de Castel en Chine, en Russie et en Afrique. Le chiffre d'affaires devait bondir de 70 millions d'euros en 2012 à 90 millions d'euros en 2015. Selon Paul-François Vranken, le patron de la maison de champagne, il s'est établi à 86 millions d'euros en 2016. Le reste de l'activité rosé, dont les vins de Camargue, que conserve le groupe, a enregistré des ventes de 38 millions d'euros l'an dernier. Selon le document de référence, le résultat opérationnel courant (Roc) de l'activité Rosé hors Listel a été divisé par deux en un an, de 5,4 millions d'euros à 2,3 millions. En revanche, au premier semestre 2017, le chiffre d'affaires a fait un bond de 12,5 %, à 10,8 millions d'euros. Le groupe n'a pas souhaité commenter.
Par ailleurs, le champenois s'est lancé dans la production d'un vin pétillant (95 % chardonnay) aux Etats-Unis sous la marque Louis Pommery California qu'il juge « très prometteur ». Vranken estime que ce nouveau vin va lui permettre de « conquérir des parts de marché sur un segment en très forte croissance. Grâce à l'effet croisé de la publicité et de la notoriété, la marque Pommery se développera ». Ainsi, l'activité américaine de Vranken Pommery devrait gagner 10 % de chiffre d'affaires supplémentaires. Les vins pétillants rencontrent beaucoup de succès aux Etats-Unis, les « sparkling » plus que le champagne, parce que vendus à des prix très accessibles.
Selon Stanislas Thierry, le directeur marketing de Vranken Pommery America, le pétillant californien n'est pas destiné au marché français. En revanche, l'exportation au Japon et au Canada a commencé. Sur le marché américain, qui est le plus rentable au monde pour le vin et les spiritueux, Vranken n'est encore que très faiblement développé. Il n'y réalise que 5 % de son chiffre d'affaires. Le groupe, pour qui la France représente plus de la moitié de ses livraisons de champagne, y a accru ses ventes de près de 3 % en 2016, à 175 millions d'euros, tandis que l'export a reculé de 1 %, notamment en raison de la dévaluation de la livre sterling consécutive à l'annonce du Brexit.
source : Les Echos / Marie-Josée Cougard