Boisset, qui détenait 34 % d'Henri Maire depuis un an, va monter en puissance pour atteindre 51 % du capital. Le groupe emploiera un millier de personnes.
Deux grands vignobles se rapprochent. C'est le 25 février prochain que l'assemblée générale de la société Henri Maire doit entériner la suppression des droits de vote double de l'entreprise et marquer la dernière étape de la prise de contrôle de la société jurassienne par son concurrent bourguignon le groupe Boisset. « Nous voulions nous implanter dans le Jura avec un grand nom et un grand domaine, c'est une histoire d'opportunité et de liens culturels », explique le groupe.
Un protocole d'accord de cession d'un bloc de titres d'HMD (Henri Maire Développement, le holding constitué en 2010 lors de la reprise par Verdoso) au groupe Boisset a été conclu fin 2014. La cotation du titre Henri Maire a été suspendue en attente de la tenue de l'assemblée du 25 février. Boisset, qui détenait 34 % d'Henri Maire depuis un an, va monter en puissance pour atteindre 51 % du capital et des droits de vote. HMD, de son côté, passera de 56 % à 42 %. Patrick Coupier, le président d'Henri Maire mis en place par le groupe Verdoso en 2010, a permis à l'entreprise de doubler son chiffre d'affaires de 20 à 40 millions d'euros dont la moitié à l'export. « Nous avons fait grandir l'entreprise et en lui donnant une stratégie à long terme. Elle garde son indépendance avec une inversion des actionnaires et rejoint un groupe familial », affirme-t-il.
Des liens entre l'entreprise jurassienne et la Bourgogne avaient déjà été noués en 2013. Henri Maire avait repris coup sur coup les bourguignons Dufouleur puis Potel et Labouré-Roi. Deux opérations qui avaient porté l'effectif total à 335 personnes.
Vision internationale
Cette fois, l'ensemble sera piloté par le groupe familial de Nuits-Saint-Georges, qui, depuis près de trente ans, s'implante dans les terroirs des vins qu'il distribue : Chablis, Beaujolais, Côtes-du-Rhône, Californie, et désormais Jura. Boisset emploie 740 personnes, dont 300 en Bourgogne et 160 aux Etats-Unis et estime son chiffre d'affaires consolidé à 250 millions d'euros (65 millions à l'export) pour 2014, pour un résultat net de 6 millions d'euros.
Le groupe apportera sa vision internationale à la maison jurassienne et « fera encore plus briller ses vins », promet Nathalie Bergès-Boisset, directeur général de l'entreprise, qui revendique le néologisme « viniculture » et s'est mêlée à la foule fin janvier lors de la 19e Percée du vin jaune à Montigny-lès-Arsures, à côté d'Arbois.
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