La vente du Château La Bastide, domaine de 240 hectares dont 56 de vignes en AOC Corbières, a été rendue publique lors d'une conférence de presse organisée par la Safer Languedoc-Roussillon le 21 janvier, au Château, à Escales (11), en présence de Yu Min, Ling Ting et Hon Hau Wong, dirigeants de BHC International Wine Assets Management Group ; des vendeurs du domaine, Anne-Marie et Guilhem Durand ; et de la Consule générale de Chine à Marseille, Mme Yu.
Le montant de la vente n'a pas été dévoilé. Comme l'a révélé Objectif Languedoc-Roussillon en novembre 2014, il s'agit de la première acquisition d'un domaine viticole dans la région par un groupe chinois. Pour le groupe BHC, spécialisé dans l'import de vin en Chine et consultant dans ce domaine, il s'agit également d'une toute première acquisition de domaine viticole.
« Nous souhaitons continuer dans le sens du travail réalisé par M. et Mme Durand, qui ont fait preuve d'une gestion rigoureuse et ont réalisé des vins excellents », explique Yu Min.
Le Château La Bastide vendait déjà 99 % de ses vins à l'export, une logique commerciale que le groupe chinois souhaite faire perdurer. « Pour nous, le château doit être une marque sur le marché chinois et mondial. Nous allons le promouvoir » indique Yu Min.
Un projet dans l'œnotourisme
Les cinq salariés du château La Bastide seront gardés et le nouveau propriétaire prévoit de développer l'œnotourisme, avec l'ouverture d'un hôtel-restaurant haut de gamme. Un projet qui n'est pas encore chiffré, mais « tous les moyens nécessaires y seront accordés », assure Yu Min, qui souhaite faire venir une partie des touristes de la cité de Carcassonne.
Le groupe BHC International est dirigé par cinq actionnaires chinois, dont le président, Hon Hau Wong, à la tête notamment de deux marques de montres suisses, parmi les chefs d'entreprise les plus fortunés de Chine, et Ling Ting, chef d'entreprise dans le secteur de l'immobilier, tous deux amateurs de vins. BHC International importe 0,5 % des bouteilles de vin introduites sur le marché chinois et emploie une cinquantaine de salariés, dont la moitié d'analystes financiers.
« Nous souhaitons convaincre les investisseurs de venir sur le Languedoc-Roussillon. Souvent, ils ne regardent que les vins de Bordeaux, mais ici, le potentiel est bien plus important, avec un rapport qualité-prix intéressant, un travail de visibilité avec des marques comme Sud de France, et les parts de marché de ces vins sont en progression en Chine », explique Yu Min.
« Beaucoup rêvent du fameux marché chinois. Nous avons fait beaucoup mieux, nous avons attiré la Chine à nous. On se félicite que ces échanges mènent à des relations étroites entre nos filières viticoles et ce marché », souligne le président de la Safer de l'Aude, Serge Vialette.
Les anciens propriétaires, Anne-Marie et Guilhem Durand, ont conclu cette vente par le biais de la Safer en un an, après avoir racheté et développé le domaine pendant 25 ans.