Devenu un acteur du vignoble poitevin avec sa marque Ampelidae (400 000 cols par an, dont la moitié vendue à l'export), Frédéric Brochet avait « dans les gènes de ne pas laisser la cave coopérative se disloquer ». Avec 3,3 millions d'euros de dettes et sans Conseil d'Administration, la cave coopérative se trouve désormais acculée. Dans le feuilleton des difficultés de la cave de Neuville du Poitou (placée en redressement en 1992, restructurée en 1995, rapprochée d'Alliance Loire pour la commercialisation de ses vins en 2006...), il semble que cet épilogue désastreux ait été sciemment hâté.
Président de la cave du Haut-Poitou, Jean-Dominique Surault croyait dans l'avenir du plan de reprise mis en place cet été. Amer face à ce qui ressemble à une politique de la terre brûlée, il n'hésite à remettre en cause « des gens, pourtant descendants des fondateurs de la cave en 1951, qui veulent la casse de l'outil ». La cave coopérative n'ayant pas réussi à mettre en place un nouveau Conseil d'Administration, elle vient d'être placée sous administration judiciaire. Jean-Dominique Surault enverra dès demain une requête au Tribunal de Grande Instance pour demander la nomination d'un mandataire. « Un vrai gâchis » pour Frédéric Brochet.
Selon lui, le rejet du projet de reprise par l'Assemblée générale serait dû « à des conflits de générations et de stratégie ». Il nous confiait que « c'était Clochemerle ici ! Pour certains vignerons, Ampelidae se serait développée au détriment de la cave du Haut-Poitou. Nous n'empiétons pourtant pas sur leurs activités, notre approche est totalement différente... » Sans amertume, il reste attentif à l'avenir de la cave coopérative, même si l'approche des vendanges l'a fait passer à autre chose. Apporteur à la cave coopérative (14,5 hectares), Jean-Dominique Surault se sent quant à lui acculé. Il a déjà annoncé au personnel de la cave que les prochains mois seraient difficiles. Alors que la liquidation semble inexorable, peu de coopérateurs amèneront leurs raisins à la cave, malgré leurs engagements contractuels. Les apporteurs savent qu'ils ne seront certainement pas payés. Le paiement de la vendange 2012 était prévu pour ce 31 octobre et pourrait être suspendu par l'administrateur.
source : vitisphere.com/breve