Une étude Vinéa Transaction a présenté les transactions de domaines qui se font sur les 800.000 ha du vignoble hexagonal. Un marché qui enregistre 500 transactions en moyenne par an, et qui intéresse une multitude de profils d'investisseurs, français et étrangers.
Malgré les crises économiques, politiques et financières, et dans un contexte de mondialisation, 20.000 ha de vignes, soit 2,5% du vignoble français, changent de mains chaque année. Théoriquement, en 40 ans l'ensemble du vignoble tourne. Et en vingt ans, les surfaces vendues ont doublé. Un engouement qui s'explique par la qualité de valeur refuge de ce type d'investissement, sa stabilité et son potentiel de valorisation. "Nous sommes sur un marché historique, récurrent où il-y-a régulièrement de nouvelles personnes qui arrivent", précise l'étude qui observe la densification d'un marché où l'offre est aujourd'hui la plus complète et la plus diversifiée au monde, et où les prix ont, en moyenne, été multipliés par trois en vingt ans.
Valeur de croissance également, puisqu'avec un indice 100 en 1990 qui prend en compte la valeur de l'hectare pour un portefeuille de 13 crus AOP, le prix moyen a atteint 489 en 2010 (+ 9% par an). Les valeurs allant, pour cette dernière année, de 150.000 € , en Sancerre à 1,5 M €, en Meursault. Concernant les IGP et les AOP génériques, après une forte hausse à la fm du siècle dernier, la courbe est devenue étale. L'indice (5 lignes en Bordeaux générique, Côtes du Rhône générique, vin de table générique et vin de cépage) a gagné 50% entre 1990 et 2000, est revenu à 112 en 2005, 94 en 2010 et était stable l'an dernier.
60 % des investisseurs sont Français
Globalement, hors cas d'exception, le prix à l'hectare du marché des crus AOP, qui représente 10% des surfaces échangées, évolue entre 100.000 € et quelques millions €. Celui des AOP génériques - 60 % des transactions en surfaces - se situe entre 10.000 € et 15.000 € lorsque les cépages sont adaptés au marché. Enfin, les IGP, qui représentent les 30% restant du marché, sont les moins spéculatifs. Ce vignoble intéresse essentiellement les professionnels du vin, gros producteurs et négociants.
Dans son ensemble, le marché est qualiflé de fiable, avec des investissements annuels (achats et rénovations) estimés entre 1 et 3 milliards, pour un coût de l' hectare "logé" et rénové entre 45.000 et 135.000 €, hors crus. Les transactions moyennes vont de 2 à 4 M€, pour 80% d'entre elles, avec de fortes disparités par région. Récemment un domaine s'est vendu, en Bourgogne Côte de Beaune, 20 M€ l'hectare.
Soulignons que 60% des investisseurs sont Français. Ce sont pour 40% des professionnels du vin (producteurs/négociants), des chefs d'entreprises, pour l'image, des faux retraités des affaires (20 %), qui cherchent notamment à défiscaliser - exonération de l'ISF en tant qu'outil de travail principal, et des plus-values pour les bâtiments "lieux de vie" -, on encore des commerçants et des hôteliers (20%), dans le cadre notamment du développement de l' oenotourisme.
Bordeaux représente 3S % de la valeur du marché
Ajoutons que le Sud méditerranée (Provence, Languedoc-Roussillon, Côtes du Rhône), l'Aquitaine et le Val de Loire constituent le trio de tête, avec 70 % des transactions en volumes. Suivent Cognac, la Bourgogne ou la Champagne, marchés qualifiés de plus confidentiels.
Pour sa part Bordeaux, où près de 15 transactions ont été signées avec des chinois en 2011, soit 25 % des volumes échangés et 35 % de la valeur du marché, demeure très actif. Et en 2012, plus 30 domaines seront sous pavillon chinois, prédisent les experts. Un engouement qui gagne aujourd'hui la Bourgogne, le Val de Loire et la Vallée du Rhône. Enfin, le marché français est globalement prometteur puisque la mondialisation, qui va croissante, renouvelle une demande portée par la hausse de la consommation hors de nos frontières.
source : VSB