dimanche 18 octobre 2020

Rhône : le groupe Grands Vins JC Boisset rachète Moncigale à Marie Brizard Wine & Spirits

Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS) et Grands Vins JC Boisset ont signé une promesse unilatérale d’achat de la société Moncigale SAS. Selon le communiqué de MBWS : « Face à la baisse de consommation du vin et des boissons aromatisées à base de vin en France, Moncigale connaît depuis plusieurs années un repli de son CA (-15% en 2019 à 72,20 M€) et dégage un Ebitda négatif. »

Du côté des syndicats, on se réjouit de cette promesse d’achat, selon Michèle Arnaud, déléguée syndicale CFDT : « Pour nous, Boisset est synonyme de vin et nous parlerons donc le même langage. Nous nous sommes toujours sentis comme des outsiders au sein de MBWS qui est un groupe tourné vers les spiritueux. » Le CSE n’a pas encore été réuni mais les choses devraient aller vite, espère la syndicaliste qui n'a pas d'information à ce jour sur une éventuelle réduction des effectifs ni sur les projets de Boisset.

Pour Jean-Charles Boisset, président de Grands Vins JC Boisset : « Nous connaissons bien la vallée du Rhône et le Languedoc car nous y sommes installés (Boisset est propriétaire des maisons Bouachon et Fortant, et actionnaire majoritaire de Gabriel Meffre, ndlr) et la Provence sera pour nous un nouveau terroir d’excellence à développer. » Laurent Rueff, directeur de Moncigale, poursuit : « Six offres de rachat ont été étudiées de la part d’industriels et de fonds d’investissements. Celle de Boisset était la meilleure selon nos critères. Nous sommes présents d’une façon significative sur la Provence et Boisset pas. Par ailleurs, Boisset est très présent à l’export où il y réalise 70% de son CA et c’est l’un des points faibles de Moncigale. »

Cette acquisition d'un opérateur spécialisé en premier prix surprend néanmoins de la part d'un groupe plutôt positionné sur les segments premium. En effet, sur ses 35 à 36 M de cols, Moncigale en commercialise près de 30% à Lidl et 50% au groupe Casino, engendrant une véritable dépendance économique vis-à-vis de ce dernier, dépendance qui est vouée à évoluer avec la cession de Leader Price à Aldi. La marque Moncigale ne pesant plus que 2 M de cols environ et les BABV Fruits and Wine étant plombés par la taxe prémix, la cohérence de la transaction est sans doute à rechercher dans le fait que Fortant se fait actuellement exproprier de ses locaux par la mairie de Sète, opération qui dégage une forte trésorerie que l'acquisition de Moncigale ne devrait pas grever outre mesure.

source : V&SNews


Sur 53 suppressions d’emplois, une trentaine concernerait des départs volontaires.

samedi 3 octobre 2020

Bordeaux : Suravenir (groupe Arkéa) rachète les châteaux Le Prieuré, Vray Croix de Gay et Siaurac à Artémis (holding de François Pinault)

Jean-Pierre Denis, du groupe Arkéa Crédit Mutuel, confirme l’acquisition par l’une de ses filiales, la société d’assurance SURAVENIR, de trois propriétés en rive droite.

Déjà propriétaire en rive gauche avec Château Calon Ségur et Château Capbern à Saint-Estèphe, SURVANIR est donc le propriétaire de trois nouvelles propriétés en rive droite : Château Le Prieuré à Saint-Émilion, Château Vray Croix de Gay à Pomerol et Château Siaurac à Lalande-de-Pomerol.

Château Le Prieuré (6,24 ha), en Saint-Émilion Grand Cru Classé, est situé sur une magnifique propriété autour du vallon de Fongaban sur un magnifique terroir calcaire. Château Vray Croix de Gay (3,67 ha) sis sur le plateau de Pomerol dont une parcelle se situe entre Petrus et Château Lafleur. Enfin, Château Siaurac (46 ha) est situé à Néac est en appellation Lalande-de-Pomerol et possède un superbe château et un magnifique parc arboré.

Ces propriétés appartenaient précédemment à Artémis Domaines, la holding de François Pinault qui détient notamment Château Latour à Pauillac.

« Fin février nous avons eu l’opportunité d’examiner le dossier » explique Jean-Pierre Denis. « Avec Vincent Millet, directeur de Château Calon Ségur à Saint-Estèphe, nous nous sommes déplacés juste avant le confinement et notre première impression visuelle a été confortée par une expertise technique. Certaines parcelles possèdent un vrai potentiel d’amélioration », ajoute-t-il. « Il y a une forme de vibration à Saint-Émilion et à Pomerol et on se disait que c’était incroyable de l’avoir sur des appellations aussi différentes avec une synergie à tous les niveaux », explique Vincent Millet.

« Notre démarche s’inscrit dans le temps », confirme Jean-Pierre Denis. « Nous avons une approche respectueuse de l’histoire, du terroir et des équipes et nous allons engager un projet de développement cohérent et ambitieux sur le long terme ».

Si Vincent Millet prend la direction de l’ensemble des propriétés, les équipes actuelles restent en place notamment Pénélope Godefroy au Château Le Prieuré qui a fait passer la propriété en culture biologique.

Jean-Pierre Denis, piqué par le virus du vin depuis l’acquisition de Château Calon Ségur, avoue consacrer de plus en plus de temps aux domaines. « Le maître mot qui résume notre démarche, c’est l’idée de valorisation. L’expression  du potentiel des propriétés dont nous sommes ‘’les dépositaires’’. Sans jamais oublier que ces actifs ne sont pas des actifs comme les autres. Le vin, c’est une affaire d’histoire et de terroirs, avec une dimension artistique, presque culturelle ».

« Nous sommes très excités » ajoute Vincent Millet « mais très modestes aussi, car nous voulons comprendre les terroirs et continuer le travail entrepris par les équipes sur place ».

Contrairement à Calon Ségur où SURAVENIR est propriétaire à hauteur de 95 % (les 5 % restants sont détenus par la Holding Videlot  de la famille Moueix), les trois propriétés de la rive droite sont acquises à 100 % par SURAVENIR. Le montant n’a pas été dévoilé.