Propriété de la famille Masson depuis 1858, le château de Gevrey-Chambertin, forteresse médiévale de 2 hectares, s'est vendu au plus offrant, soit 8 M€, à un chinois, au grand dam des vignerons locaux.
Le domaine, dont les bouteilles sont vendues à des prix allant d'une vingtaine à plusieurs centaines d'euros, avait pourtant fait l'objet d'offres de la part des viticulteurs de la région, prêts à débourser 4 M€ puis même 5 M€. "C'était une proposition cohérente car l'estimation de départ était de 3,5 M€", a déclaré Jean-Michel Guillon, président de l'appellation Gevrey-Chambertin. Mais on était loin des 8 M€. Les propriétaires, sept ayants droit de la famille, ont donc finalement favorisé l'offre du Chinois. Ce dernier qui a confié l'exploitation du domaine à deux vignerons de Gevrey-Chambertin, met ainsi la main sur un ensemble produisant entre 10 000 et 12 000 bouteilles par an dans le département de la Côte-d'Or. "À notre échelle, c'est comme si le château du clos Vougeot était vendu. C'est notre patrimoine qui fout le camp", a déploré Jean-Michel Guillon qui redoute désormais "une déferlante d'investisseurs étrangers en Bourgogne."La société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) de Côte-d'Or,
systématiquement informée des ventes et qui dispose d'un droit de préemption,
n'avait pas réussi à contrer la vente du château de Gevrey-Chambertin à un
Chinois pour la somme record de 8MEUR, a expliqué jeudi son
directeur.
"On a su que le château de Gevrey-Chambertin était à vendre, on a essayé d'approcher à l'amiable ce dossier. Dès le départ, on était sur des valeurs qui ne correspondaient pas à notre expertise, sa valeur était de 3 à 3,5 millions d'euros alors qu'il était annoncé d'emblée à 6 et 7 millions d'euros, soit le double du prix de la valeur réelle", a expliqué jeudi à l'AFP Daniel Caron, directeur départemental de la Safer Bourgogne/Franche-Comté.
Les Safer ont notamment pour rôle d'acheter des biens agricoles ou ruraux et de les revendre à des agriculteurs, des collectivités, des établissements publics nationaux ou locaux. La loi leur donne la possibilité de disposer d'un droit de préemption et elles sont systématiquement informées des projets de vente par les notaires et peuvent acheter à la place de l'acquéreur initial, pour éviter la surenchère des prix et favoriser le développement local.
La Safer départementale avait ainsi voulu préempter la vente du château, sauf que cela lui a été impossible car ce bien était géré en indivision: "en général 95% des transactions se font à l'amiable sauf que la loi ne nous autorise pas à préempter sur des parts de société", ce qui était le cas pour le fameux château, a regretté M. Caron.
"Le code rural et la loi ne nous permettent pas de préempter des parts de société et il était donc impossible d'intervenir", a-t-il ajouté.
Selon lui "une vente comme celle-ci cela saborde des années de travail sur la maîtrise des prix, pour qu'on ait des biens à leur valeur réelle et transmissible d'une génération à l'autre".
"Le législateur ne nous a pas donné les moyens" d'intervenir, a-t-il encore souligné.
"On a su que le château de Gevrey-Chambertin était à vendre, on a essayé d'approcher à l'amiable ce dossier. Dès le départ, on était sur des valeurs qui ne correspondaient pas à notre expertise, sa valeur était de 3 à 3,5 millions d'euros alors qu'il était annoncé d'emblée à 6 et 7 millions d'euros, soit le double du prix de la valeur réelle", a expliqué jeudi à l'AFP Daniel Caron, directeur départemental de la Safer Bourgogne/Franche-Comté.
Les Safer ont notamment pour rôle d'acheter des biens agricoles ou ruraux et de les revendre à des agriculteurs, des collectivités, des établissements publics nationaux ou locaux. La loi leur donne la possibilité de disposer d'un droit de préemption et elles sont systématiquement informées des projets de vente par les notaires et peuvent acheter à la place de l'acquéreur initial, pour éviter la surenchère des prix et favoriser le développement local.
La Safer départementale avait ainsi voulu préempter la vente du château, sauf que cela lui a été impossible car ce bien était géré en indivision: "en général 95% des transactions se font à l'amiable sauf que la loi ne nous autorise pas à préempter sur des parts de société", ce qui était le cas pour le fameux château, a regretté M. Caron.
"Le code rural et la loi ne nous permettent pas de préempter des parts de société et il était donc impossible d'intervenir", a-t-il ajouté.
Selon lui "une vente comme celle-ci cela saborde des années de travail sur la maîtrise des prix, pour qu'on ait des biens à leur valeur réelle et transmissible d'une génération à l'autre".
"Le législateur ne nous a pas donné les moyens" d'intervenir, a-t-il encore souligné.
sources :