Le château de la Dauphine perpétue la tradition des maisons de vins à l'actionnariat français et familial. La famille Halley, fondatrice du groupe Promodès et ancien premier actionnaire de Carrefour, cède la totalité des parts dans le château situé dans le Fronsac à la famille Labrune, actionnaire majoritaire du groupe coté Cegedim, réalisant un peu moins de 500 M€ de chiffre d'affaires. L'appellation Fronsac, moins bien cotée que Saint-Emilion ou Pomerol, a malgré tout le vent en poupe, avec par exemple la vente du château Rivière au groupe chinois Brilliant en 2013 (lire ci-dessous). « Nos clients ont souhaité privilégié la vente à de nouveaux entrants dans le monde du vin, une vingtaine à l'issue du processus, dans un but de diversification patrimoniale », précise Thibault Bazin de Caix, associé chez Wine Bankers et conseil du cédant. Lors de son acquisition en 2000, la famille Halley voulait perpétrer la qualité du domaine en investissant notamment le circuit de production et le circuit commercial. A la suite du décès accidentel de Jean Halley en 2011 qui dirigeait le domaine, la question de la vente a été abordée mais les héritiers, Guillaume Halley en tête, avaient continué l'exploitation.
Le domaine, dirigé désormais par Stéphanie Barousse, ancienne directrice commerciale et employant 17 personnes, attenant au château contient une quarantaine d'hectares en AOC Fronsac et Canon-Fronsac avec une production, à 70 % à l'export, de 200 000 bouteilles par an. Le château conçoit 75 % de premier vin et le reste en second vin via son appellation Delphis pour un prix aux alentours des 10 €. La famille Labrune, compte, avec cette acquisition, étendre le domaine et renforcer les partenariats en France, avec le négoce bordelais mais aussi à l'export et développer l'œnotourisme. « La propriété, avec son château construit par Victor Louis, architecte du Grand Théâtre de Bordeaux, son vignoble en amphithéâtre et sa vue sur la Dordogne, possède de nombreux atouts pour le développement de l'œnotourisme », ajoute Thibault Bazin de Caix (photo ci-contre), précisant que c'est une des plus importantes opérations de cette année pour la rive droite de Bordeaux.
