mardi 4 août 2015

Cognac : la famille Picard rachète Louis Royer à Suntory

Une marque de cognac sinon rien. C'est le raisonnement qui a conduit le groupe japonais Suntory à se séparer de Louis Royer vendu à Terroirs Distillers pour un montant de 100 millions d'euros. Pour financer son acquisition, la famille Picard, propriétaire de Terroirs Distillers, s'est appuyée sur la société de financement Unigrains, qui appartient à la profession céréalière. 
Le géant japonais avait acquis la vénérable marque charentaise en 1989. Sous sa houlette, Louis Royer s'est diversifié dans les autres alcools, les produits destinés à la gastronomie, et a vu son chiffre d'affaires quadruplé pour atteindre 55 millions d'euros. 

Pour la PME de Jarnac, les choses se sont compliquées début 2014 lorsque Suntory a mis la main sur le groupe américain Beam Global, qui possédait dans son portefeuille la maison Courvoisier. Et les marques de cognac cohabitent mal au sein d'un même groupe. Pernod Ricard avait fini par se séparer de Bisquit après avoir racheté  Martell. Tout comme LVMH (propriétaire des « Echos ») avait préféré se concentrer sur Hennessy et revendu Hine en 2003. Pour Suntory il n'y avait guère d'hésitation. Courvoisier, également installé dans la petite ville de Jarnac, vend 1,5 million de caisses quand Louis Royer en écoule 100.000. 

Le groupe japonais a toutefois pris son temps pour choisir parmi les autres candidats à l 'aquisition : le groupe philippin Empeador, le thaïlandais Thai Beverage et le français La Martiniquaise. C'est finalement Terroirs Distillers qui l'a emporté. Né en 2011, ce groupe est le fruit d'une diversification de la famille Picard, propriétaire de plusieurs vignobles en Bourgogne et dans d'autres régions, regroupés dans Prima Vinea, Terroirs Distillers possède déjà un beau portefeuille  : rhum de La Réunion, whisky single malt des Highlands, amer bière d'Alsace… Mais rien dans le cognac. Alors que l'ensemble des activités de la famille Picard représente 170 millions d'euros de chiffre d'affaires, Louis Royer, qui emploie 120 personnes, va représenter, à lui seul, la moitié du pôle spiritueux. 

source : Les Echos